Société Suisse de Généalogie Familiale

Patronyme très répandu. La famille Werro la plus connue est originaire de la ville de Fribourg, où Janni Schacher, dit W., de Grimoine (comm. Barberêche), fut reçu bourgeois en 1422. Hans, petit-fils de Janni, membre du Grand Conseil en 1496, du Conseil secret en 1507 et banneret en 1513, est à l'origine de l'ascension politique de cette branche. François, petit-neveu de Hans, était membre du Petit Conseil en 1550; il devint banneret en 1563 et avoyer de Morat en 1566. Son fils Sébastien milita pour la Réforme catholique. Au XVIIIe s., les W. faisaient partie des familles privilégiées siégeant au Conseil. Ils accédèrent à la charge d'avoyer en 1771 avec François Romain et en 1797 avec son fils Charles Joseph. Ils s'opposèrent par tous les moyens aux troubles de 1798. La branche s'éteignit en ligne masculine en 1876, avec François Romain, conseiller d'Etat et aux Etats.

- Sébastian Werro, né en février 1555 à Fribourg et y décédé le 27.11.1614, cath., de Fribourg. Fils de François, membre du Conseil, et de Marie Wicht. Scolarité à Fribourg, études des arts libéraux à Fribourg-en-Brisgau (1571-1574), puis de théologie à Fribourg (Suisse) et peut-être à Besançon, ordination (1578). Chanoine du chapitre de Saint-Nicolas (1577, chantre et secrétaire en 1578), catéchiste des écoles et membre de la Chambre des scholarques, curé de Fribourg (1580). En 1581, W. entreprit un pèlerinage à Rome et Jérusalem, dont le récit nous est parvenu. Doyen du chapitre en 1589, il poursuivit ses études de théologie au collège des jésuites à Rome jusqu'en 1593 (doctorat). La même année, il inaugura à Fribourg le registre des causes matrimoniales, qu'il tint jusqu'en 1601. Prévôt de Saint-Nicolas (dès 1597), prédicateur de la ville de 1599 jusqu'à sa mort. Il succéda à Peter Schneuwly comme vicaire général (août à octobre 1597), simultanément avec Jean Michel. Administrateur apostolique du diocèse (1598-1600), puis à nouveau vicaire général sous l'évêque Jean Doroz (1600-1601). En 1601, des tensions avec le gouvernement de Fribourg et le chapitre, notamment à propos de la réforme du diocèse, de la résidence épiscopale et de l'application des décisions conciliaires, le poussèrent à démissionner de ses charges de prévôt et de vicaire général. W. fut une personnalité marquante de la Réforme catholique dans le canton de Fribourg et soutint l'introduction du calendrier grégorien dans les cantons catholiques.

- Charles Joseph de Werro, né en 1754 à Fribourg et décédé le 24.5.1828 à Fribourg, cath., de Fribourg. Fils de François Romain. Frère de Jean Georges Joseph. Epouse en 1782 Marie-Françoise Gottrau. Secrétaire d'Etat (1782), commissaire général (1794-1796). Archiviste (1776-1782), W. est impliqué dans l'enlèvement du coffre des bannerets en 1782, lors du conflit entre bourgeois privilégiés et communs. Avoyer en 1797, déchu en 1798. Détenu à Chillon en 1799 comme chef des "mécontents", W. fut l'un des instigateurs du mouvement contre-révolutionnaire en 1802. De l'aile intransigeante du patriciat, il fut ennemi juré du landamman d'Affry. Nommé en janvier 1814 membre de la commission chargée de rétablir l'ancienne Constitution, il est rétabli dans la charge d'avoyer (1814-1827, années impaires). Joséphiste, il s'opposa en vain en 1818 au retour des jésuites. Source : DHS https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015061/2013-12-09/

- François Romain de Werro, né le 24.7.1796 à Fribourg et y décédé le 23.11.1876, cath., de Fribourg. Fils de Charles Joseph. Célibataire. Etudes de droit à La Haye et à Heidelberg. En 1816, W. fonda la Société économique avec le père Girard. Député (1822-1830, 1834-1845), vice-chancelier (1826-1829), puis chancelier d'Etat (1829-1846). Opposé au Sonderbund, il se retira de la vie politique de 1846 à 1856 et s'établit à Vevey. Député de la ville au Grand Conseil (1856-1863). Conseiller d'Etat (1857-1858), directeur du Département des cultes, il régla la question de l'administration des biens du clergé. Conseiller aux Etats (1858-1860). Il peut être considéré comme un conservateur modéré.

- François Romain de Werro, né en 9.2.1716 à Fribourg, 15.7.1794, cath., de Fribourg. Fils de François-Nicolas Prothais, bailli de Schwarzenburg, et d'Elisabeth Buman. Elisabeth Kuenlin, fille de Walther, conseiller. Commissaire-général (1744-1755), membre des Soixante (1763), bailli de Châtel-Saint-Denis (1762-1766), membre du Petit Conseil (1766), avoyer (1771-1794). Entre 1752 et 1787, W. représenta Fribourg à plusieurs conférences des cantons et à quinze Diètes. Il prit part à Soleure en 1777 au renouvellement de l'alliance avec la France, à Sion en 1780 à celui de l'alliance des cantons catholiques avec le Valais. Chef du parti des intransigeants lors du soulèvement Chenaux en 1781, opposé à toute concession, il est l'archétype des opposants irréductibles aux idées nouvelles qui contribuèrent à rejeter les partisans des réformes dans le camp de la Révolution française. Source : DHS https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/008460/2016-10-20/

- Jean-Georges Joseph de Werro, né le 5.6.1757 à Fribourg et y décédé le 1.2.1830, cath., de Fribourg. Fils de François Romain. Frère de Charles Joseph. Célibataire. Etudes d'architecture à Paris. Membre du Conseil des Deux-Cents (dès 1779), maisonneur de Fribourg (1792-1797, 1803-1830), bailli d'Attalens (1797). W. fut emprisonné au château de Chillon en 1799. Parmi ses constructions de style néoclassique français, on compte une aile de l'hôpital des bourgeois (1779-1782), le corps de garde près de l'hôtel de ville (1782), dont le plafond s'écroula en 1783, les églises paroissiales de Tavel (1786-1789), de Bösingen (1788-1790) et de Vuippens (1791, d'après les plans de Charles de Castella).

- Nicolas-Aloyse Werro (+ 1864), de Fribourg. Curé de Villars-sur-Glâne, chapelain de Notre-Dame de Lorette de 1855 à 1864.

On estime à environ 175 foyers Werro installés en Suisse dont près de 58 rien que dans le canton de Fribourg.

Werro vient sans doute du germanique wehr "défense, résistance". Certains auteurs ont cru le faire dériver du latin verro "emporter, enlever en balayant". Mais c'est une hypothèse depuis longtemps abandonnée.

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