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Famille Majeux


Histoire

Jean, Joseph et Pierre Majeux, fils de Claude, sont reçus à Pont le 19 mai 1779 (AEF - RN 1919 folio 82).

Personnages:

- Auguste Majeux (1828-1885)

Naquit à Bulle le 27 novembre 1828. Son père, Joseph-Nicolas Martin, bourgeois de Pont et de Fribourg, y tient l'auberge du St-Michel, de concert avec son épouse, Joséphine Roullier, de Sommentier. En 1842, ses études primaires accomplies, il descend à Fribourg pour poursuivre ses humanités au Collège St-Michel. Il y rencontre Étienne Eggis, auteur des poésies les plus abouties du XIXème siècle romand. Rapidement ses professeurs remarquent la fraîcheur du style de ses compositions françaises et de ses petites pièces en vers. En 1848, il décide de se consacrer à l'enseignement: il est choisi comme professeur de latin et de français à l'École cantonale; l'année suivante, il ajoute le grec, la géographie et l'histoire naturelle à la palette de ses cours. Le 23 mai 1855, il est appelé à Bulle pour occuper le poste de directeur de l'École secondaire fraîchement créée. Le 25 avril 1857, il revient dans la capitale pour remplacer son ami Pierre Sciobéret en partance pour la Russie auprès de l'amiral Barkowski. En 1858, il reçoit comme tous les enseignants une lettre de démission signée des nouveaux dirigeants conservateurs. Le Conseil communal de Fribourg s'empresse de le nommer à l'École. Mais sa nomination n'est pas ratifiée par le nouveau Conseil d'État. Majeux, le quarante-huitard, rentre dans le rang, victime des nouveaux "maîtres".

Il se tourne alors vers le journalisme: de 1859 à 1866, il est le principal rédacteur du Journal de Fribourg; en 1875 et 1876, il rédige la partie pratique de l'Éducateur. De 1862 à 1865, il enseigne à l'École industrielle de la Chaux-de-Fonds avant d'assurer l'intérim de la direction à l'École lors du départ de Daguet et d'y élaborer un nouveau programme rendu indispensable après la disparition de la subvention cantonale. En 1871, il entre en politique et au Conseil communal. De 1875 à 1878, il porte, par souci d'économie, la double casquette de directeur de l'École et de toutes les écoles primaires de la ville. Ce n'est qu'en 1878, après le rétablissement de la subvention cantonale, que Majeux peut se consacrer entièrement à l'École.

En plus de ses tâches scolaires, Majeux occupe de nombreuses fonctions administratives: membre et secrétaire de la Société cantonale d'histoire, bibliothécaire de la Société économique, président de la Société de secours mutuels.

En 1870, il a la douleur de perdre son épouse, Marie-Anne, fille de Jean-Pierre Savary, ancien préfet de Gruyères et de Fribourg, qui lui avait donné 5 enfants. Miné par le chagrin, usé par la fatigue, affaibli par la maladie, il passe le flambeau au chanoine Jacques-Marie Caillat en 1881. Il s'éteint le jeudi 26 février 1885 à 3 heures " du soir ". 50 ans plus tard, Auguste Schorderet lui rend cet hommage posthume: S'il n'apporta point de modifications importantes dans le statut de l'École, il sut néanmoins la maintenir sur un pied excellent et mit à l'accomplissement de sa tâche le dévouement le plus désintéressé.

Auguste Majeux a une autre passion dans la vie: l'écriture. On lui doit un opuscule: Souvenirs de la Gruyère dans lequel il décrit les villages de la Gruyère, notant en quelques mots leur histoire, leurs légendes et leurs curiosités remarquables. Il publie quelques poèmes dans la revue Émulation ainsi que le récit inachevé des aventures américaines d'un gruérien, Claude Lebeau, de Morlon. La Gruyère illustrée édite un petit nombre de ses poèmes intimes. Bibliographie incomplète sans doute, car ses poésies, pour la plupart, sont restées en feuilles volantes, que les vents du hasard ont dispersées.

LES DEUX JEUNES FILLES ENSEMBLE

" Adieu donc, ô douce patrie!

A toi nos chants d'amour, d'adieu;

Adieu, Fribourg, cité chérie,

Pour toi là-bas toujours nous prierons Dieu;

Là-bas, nos coeurs, à toi fidèles,

Toujours te redemanderont;

Mais un jour tes deux hirondelles,

Le coeur joyeux, te reviendront."

Quelle place occupe Auguste Majeux au firmament des poètes fribourgeois? C'était un littérateur de talent, affirme le bref article nécrologique que lui consacre La Liberté. Un écrivain distingué, affirme Le Journal de Fribourg. M. Majeux, il faut le reconnaître, était doué d'une plume littéraire de réelle valeur, écrit L'Ami du Peuple, pourtant peu enclin à lui tresser des couronnes Le reste de la critique se montre moins bienveillante avec le poète gruérien. Eugène Devaud: Son style est quelconque, impersonnel et correct... il a oublié de faire passer dans ses pages un souffle de vie... ses strophes sont peut-être trop molles et flasques, sans beaucoup d'originalité. P. Bondallaz: Auteur de banales pièces de circonstances, mériterait tout au plus une mention honorable. J. St. (?): Auguste Majeux, comme écrivain, n'a pas donné toute sa mesure: sociable au suprême degré, bon jusquíà l'abnégation, il se dépensa pour líamitié, la jeunesse studieuse, les malheureux...

Si Auguste Majeux n'est pas un très grand homme de lettres, il est bien homme de coeur. Son poème Le Départ révèle un directeur pas indifférent au sort de ses " hirondelles ". Paternaliste? Sans doute, mais pas " roille-gosse ", comme le laisse transparaître trop souvent l'imagerie traditionnelle du professeur au XIXème siècle. Autres traces de ce coeur généreux? Lors de la retraite des Bourbaki, en février 1871, il se distingue par son dévouement sans bornes. On lui propose même la Légion d'honneur en témoignage de reconnaissance. Sa grande modestie paraît ne lui avoir pas permis díassentir à la haute distinction qu'on lui destinait. En 1868, il fonde avec Charles-Auguste von der Weid, Poletti, le chanoine Favre, P. Raemy, Marcel Müller et l'instituteur Zurkinden la Cuisine économique en vue de procurer aux familles nécessiteuses, de la soupe, du pain, des macaronis et de la viande à prix réduit pendant les mois les plus froids de l'année: de décembre à février.

Pour conclure ce portrait, laissons le dernier mot à ceux qui ne partageaient pas les idéaux de Majeux: Majeux se distinguait par son activité et ses qualités de coeur... Avec lui disparaît toute une école libérale dont il était l'âme. La génération radicale actuelle ne compte plus d'hommes de cette taille et aucun des chefs existants ne saurait reconquérir la popularité de M. Majeux. Au reste, les événements ont marché; le radicalisme lui-même s'en va vers d'autres destinées, devancé qu'il est par ses enfants terribles, le socialisme et l'anarchisme. Ce n'est plus le temps de l'École doucereuse à laquelle appartenait líhomme politique enterré dimanche.

Etymologie

Majeux pourrait venir de Mayeux, forme ancienne de Mayeur, Mayor "maire" (du latin "major")


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