Famille Guigoz


Histoire

Famille mentionnée dès 1695 à Le Chable (VS). Un certain Anthoin Guigo (Anthonon Guigo) est cité au XVIème siècle à Riez (Basses-Alpes).

Personnalités:

- Jacques Guigoz (1531-1560)

- Maurice Guigoz (1868-1919)

- Pierre Guigoz (1503-1547/50)

L'épopée Guigoz (Journal La Gruyère)

Comment un entrepreneur valaisan, avec des capitaux genevois, a doté le lait de la Gruyère d'une célébrité mondiale pour ses vertus dans l'alimentation des bébés. Après l'avoir réduit en poudre. Une historienne fribourgeoise a retracé les débuts de l'usine Guigoz.

Le lait Guigoz dans les biberons, bien sûr, mais pas seulement...

Le gruyère, le chocolat au lait, le lait en poudre. Trois produits, trois façons de travailler une matière première dont la qualité, dans ce coin de pays, résulte d'une maîtrise ancestrale de l'élevage bovin. Il existe beaucoup d'endroits, par le monde, où l'on transforme avec ingéniosité le lait des vaches, mais la Gruyère a d'incomparables références. Un modèle de fromage à pâte cuite pressée qui a suscité des imitations dans toutes les Alpes, dès l'ancien temps. Dans le nôtre, deux entreprises de réputation mondiale, nées au tournant du XXe siècle à deux pas l'une de l'autre, et qui ont révolutionné l'utilisation industrielle du lait - Cailler à Broc, Guigoz à Vuadens. Les débuts de la première ont été bien étudiés déjà. Ceux de la seconde font l'objet d'un mémoire de licence présenté par Maryline Maillard, historienne fribourgeoise, à l'Université de Lausanne.

La civilisation du biberon

Comme les politiciens, qui disent: "l'économie" mais pensent: "le patronat", les historiens de l'économie s'attachent principalement aux propriétaires et à la direction des entreprises qu'ils étudient. Cette perspective quelque peu étroite laisse hors champ le monde anonyme des ouvriers. L'évolution de leur effectif retient certes l'attention, mais leur existence n'est pas décrite et leur contribution au développement de l'entreprise demeure sous-entendue, parce qu'elle est conçue en termes passifs: le personnel, pardon: la ressource humaine, étant un facteur de production comme les autres. On ne fera pas grief à Maryline Maillard, cependant, d'avoir évacué délibérément de son travail la dimension sociale. L'histoire se fait avec des documents, et les données utiles sur les employé(e)s de Vuadens sont extrêmement maigres, pour ne pas dire absentes, dans les sources. La chercheuse n'a pas trouvé de fiches de paie, par exemple, et sur la vie quotidienne dans l'entreprise elle n'a pu exhumer qu'un règlement de fabrique, succinct, datant de 1917. Les monographies d'entreprise souffrent par ailleurs - mais c'est la loi du genre - d'être enfermées en quelque sorte dans le périmètre de l'usine, si bien que la palpitation du monde extérieur s'y fait peu sentir. Cet inconvénient disparaît toutefois d'autant plus vite qu'il s'agit d'une entreprise innovatrice produisant un bien de consommation courante. Alors, par le biais de l'étude du marché, la société ambiante fait irruption dans les murs de l'usine, et l'on perçoit derrière l'évolution d'un produit une histoire des modes de vie, une histoire culturelle. Les annales de Guigoz fourmillent ainsi d'aperçus excitants sur la réception du lait en poudre par la clientèle des particuliers, c'est-à-dire sur l'avènement du biberon et sa lutte victorieuse, au lendemain de la Gran- de Guerre, contre l'allaitement maternel. Gardons-nous bien de projeter sur les années 1920 les débats et les valeurs de notre époque, mais convenons que c'est diablement actuel.

Un horloger à la base

Maryline Maillard a suivi l'histoire de Guigoz jusqu'au moment où le capital de l'entreprise est totalement absorbé par le géant laitier bernois Oursina, en 1937. Elle distingue trois périodes, qui correspondent au rayonnement régional, national et international de l'entreprise. Pour chaque période, elle porte son regard à trois niveaux. Celui de la stratégie et des résultats ("décider, compter") met en jeu la dynastie fondatrice et les actionnaires de l'entreprise. Au niveau de la production, pour les raisons qu'on a dites, les travailleurs apparaissent moins que la technologie, la matière première et les produits eux-mêmes. C'est peut-être au niveau commercial que l'on trouve les données les plus passionnantes, non seulement sur le marketing et la publicité, qui ont alors une fraîcheur et une saveur hélas disparues aujourd'hui, mais encore sur la construction d'un réseau de distribution et de vente en Suisse et à l'étranger. On comprend alors mieux qu'un horloger ait réussi à s'imposer dans la diététique infantile. Car il n'y a pas un seul professionnel de l'alimentation au départ de l'aventure, c'est une des (demi-)surprises que réserve cette histoire. Ni pharmacien, ni médecin, ni droguiste comme la plupart de ses concurrents, Maurice Guigoz (1868-1919) a fait un apprentissage d'horloger et monté une fabrique de pendules à Monthey. Il s'est affirmé très tôt comme un entrepreneur polyvalent, "toujours à l'affût de la nouveauté" selon notre historienne, et ne craignant ni la mobilité ni la diver-sification. Il exploite à Fionnay l'hôtel du Grand-Combin. A Montreux, il s'est lancé dans le commerce de vélos, de machines à coudre et de meubles. Il s'est intéressé au raffinage de l'essence. Il a hésité devant un drôle de pari, produire du café décaféiné. Mais parce qu'il a flairé l'avenir du lait en poudre, il rachète une petite condenserie à Châtel-Saint-Denis. Son fils Louis n'a pas davantage un profil tourné vers la chimie ou les technologies alimentaires, c'est un pur commercial. Et s'il n'y a pas un seul Fribourgeois dans le tour de table initial, c'est que Maurice a trouvé ses premiers capitaux dans deux cantons à tradition horlogère et vocation exportatrice, Genève et Neuchâtel. Voilà qui relativise quel- que peu les couplets enthousiastes sur l'éveil industriel du canton au début du siècle. Curieusement, le premier indigène qui rejoindra le cercle des actionnaires de Guigoz ne sera pas un homme d'affaires, mais d'étude, l'abbé Joseph Gremaud, professeur au collège puis à l'université.

Image de PME familiale

Le premier tiers du siècle voit donc l'essor en Gruyère de deux firmes dont la renommée sera mondiale. Et cependant, à puissance symbolique comparable, que de contrastes entre Cailler et Guigoz dans leur relation au milieu! Il est vrai que les effectifs n'ont pas de commune mesure. Alors que la chocolaterie enrôle très tôt des bataillons d'ouvrières et d'ouvriers, la fabrique de Vuadens au plein de son développement tourne avec une trentaine de salariés seulement. Et ce faible impact de Guigoz sur l'emploi régional semble aller de pair avec un rapport assez distant à l'environnement social. Une sorte de paternalisme froid, tout à l'opposé - si l'on peut en juger sur la base des sources écrites - de la relation large et très affective que Cailler se plaît à entretenir avec les fournisseurs. Car c'est dans les familles des paysans producteurs de lait que la chocolaterie puise aussi sa main-d'œuvre. Plus frappante, peut-être, est la tension que Maryline Maillard observe chez Louis Guigoz. D'une part une volonté lucide et soutenue d'internationalisation, d'expansion à l'étranger, quitte à perdre la maîtrise du capital au profit de son allié bernois. D'autre part la persistance d'une représentation familiale et patriarcale de l'entreprise, l'attachement farouche à une image de PME. Sans doute l'affaire montée par son père Maurice, et dans laquelle il avait passé toute sa vie, lui tenait-elle trop à cœur pour qu'il pût la penser, et surtout la vivre, comme un simple élément du groupe Oursina. Un souhait pour finir. Depuis le temps que les historiens font leurs gammes de chercheurs ou publient des monographies abouties sur l'industrie gruérienne, de multiples fragments du paysage sont bien connus, mais il manque une vue d'ensemble. A quand la synthèse? On aspire à un ouvrage qui, passant de l'histoire des techniques à celle de la vie quotidienne en racontant le développement des entreprises, accrocherait aussi l'histoire régionale à celle d'ensembles très larges. Le lait n'est-il pas universel, ou presque?

Maryline Maillard, Guigoz. "Les débuts d'une entreprise innovatrice dans l'industrie laitière (1908-1937)", mémoire de licence présenté à l'Université de Lausanne

Jean Steinauer / 2 novembre 2000

Etymologie

Guigoz vient du nom de baptême Guigues (germanique Wigo, de wig "combat"). La Guigaz, chalet à La Roche (FR), est un hypocoristique masculin, nom vraisemblablement d'un ancien propriétaire de ce chalet. Ancienne graphie: Guigo (XVIème siècle).

Notes diverses:

- Jean Francois Guigoz, épouse le 29 Mai 1695 à Le Chable (Bagnes, Valais), Angeline MICHAUD .

- Maria Elisabeth Guigoz, née vers 1792 à Villarvolard, fille de Joseph Guigoz et de Anna Maria Grandjean. Epouse le 7 Avril 1820 à Villarvolard, Claude, Félix Repond.

- Gilbert Guigoz conseiller communal de Bourg-St-Pierre (2000)

Bibliographie

- "Dernier directeur de l'entreprise de Vuadens, Louly Guigoz n'est plus" par Jean-Luc Piller, in La Liberté, 17 août 1988. Cote BCU: JA 1/1988/8

- "Guigoz a 50 ans, 1914-1964" : [plaquette éditée à l'occasion du cinquantenaire de la Société Guigoz], [Vuadens] : [Guigoz], 1964 (Paris : R. Girard) cote BCU: BROCH C 11922

- "Guigoz: Les débuts d'une entreprise innovatrice dans l'industrie laitière (1908-1937)", Maryline Maillard, mémoire de licence présenté à l'Université de Lausanne cote BCU: X 13439

Répartition des familles Guigoz en Suisse (1999)

On estime à 57 foyers Guigoz installés en Suisse.

Répartition des familles en Suisse (1999)

On estime à environ foyers installés en Suisse dont [x] dans le canton de Neuchâtel, [x] dans le canton de Vaud, [x] dans le canton de Genève, [x] dans le canton de Bâle-Campagne, [x] dans le canton de Bâle-Ville, [x] dans le canton de Zürich, [x] dans le canton de Berne, [x] dans le canton du Jura et [x] dans le canton de Fribourg.

Répartition des familles en France (2000)

On estime à environ [x] foyers installés en France dont [x] dans le département de .

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